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DIVINITE DE JESUS-CHRIST

 

La divinité de Jésus-Christ est un dogme essentiel du christianisme : Jésus est Dieu, il n'est pas une créature.

 

•  LE TÉMOIGNAGE BIBLIQUE

 

Les noms divins

Jésus est appelé Dieu à plusieurs reprises dans l'Écriture. Ainsi, « la Parole », qui devait s'incarner, « était Dieu » (Jn 1,1), « le Dieu Fils unique » (Jn 1,18, d'après les meilleurs manuscrits) ; Thomas confesse sans être désapprouvé : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20,28), et Jean désigne Jésus-Christ comme « le Dieu véritable » (1 Jn 5,20). Paul, lui aussi, attribue le titre de Dieu au Christ en parlant de « l'Église de Dieu qu'il s'est acquise par son propre sang » (Ac 20,28) – car ni le Père ni le Saint-Esprit n'ont eu du sang à verser ! Du reste l'apôtre nomme ailleurs le Christ « Dieu béni pour toujours » (Rm 9,5), ou encore « notre grand Dieu et Sauveur » (Tt 2,13 ; cf. 2 P 1,1). Quant à Hébreux 1,8-9, il applique au Christ, décrit comme supérieur aux anges, l'acclamation « ô Dieu » du psaume 45.

L'Évangile selon Jean attribue à Jésus le titre de Fils , tandis qu'il nomme « enfants de Dieu » les hommes nés de l'Esprit. Or la Parole, divine, est identifiée au Fils en Jean 1,14 : Jésus est donc Fils de Dieu en ce qu'il est Dieu le Fils. D'ailleurs, les chefs juifs avaient bien saisi « qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu » (Jn 5,18). Paul explique aussi, dès Romains 1,3-4, que Jésus-Christ, « de la descendance de David selon la chair », était « Fils de Dieu » selon la divinité. L'épître aux Hébreux, dès le début, confirme ; Hébreux 1,3a indique en particulier qu'il y a une unité de nature entre le Père et le Fils.

La version grecque de l'Ancien Testament qui avait cours au temps de Jésus a traduit le nom sacré « Yahwéh » , désignant le Dieu unique, par Seigneur ; or c'est ce titre que le Nouveau Testament, rédigé lui aussi en grec, utilise si souvent pour nommer Jésus. Dans la plupart des cas, ce titre attribue donc au Christ la divinité. Le plus remarquable cependant est que le Nouveau Testament considère que des paroles de l'Ancien Testament concernant Yahwéh renvoient à Jésus, alors nommé Seigneur : c'est ainsi que Philippiens 2,10-11 reprend Ésaïe 45,23, que 1 Corinthiens 2,16 emprunte à Ésaïe 40,13 et comprend du Christ l'expression « l'esprit de Yahwéh » jadis traduite en grec « la pensée du Seigneur », que 1 Pierre 3,15 reprend Ésaïe 8,13a, ou encore que Hébreux 1,10-12 cite Psaumes 102,26-28.

Dans le quatrième Évangile, Jésus affirme plusieurs fois : «  Je suis . » (Jn 8,24.28.58 ; 13,19 ; etc.). Or ces déclarations renvoient clairement au nom divin révélé en Exode 3,14. Quant au titre « l'Alpha et l'Oméga », il désigne Dieu en Apocalypse 1,8 et 21,6, avant d'être repris pour le Christ en Apocalypse 22,13, à côté de l'expression « le Premier et le Dernier », qui convient elle-même à Yahwéh d'après Ésaïe 41,4.

Des images utilisées pour Dieu dans l'Ancien Testament sont aussi employées pour le Christ dans le Nouveau Testament : il est le « rocher » (Dt 32,15.18 ; És 8,14 ; et 1 Co 10,4 ; 1 P 2,6-8 ; Rm 9,33), le « berger » (Ps 23 ; Jr 23 ; Éz 34 ; et Lc 15,3-7 ; Jn 10,11 ; 1 P 5,4), l' « époux » (Os 1-3 ; És 54,5 ; Jr 3,1-12 ; Éz 16 ; et Mt 9,15 ; 25,1-13 ; Jn 3,29 ; Ap 19, 7-9 ; 21,2).

 

Les caractéristiques divines

Les attributs comme l'éternité (Jn 8,58 ; Hé 1,10-12) ou l'omniprésence (Mt 28,20) caractérisant le Christ indiquent qu'il est Dieu. « En lui habite … toute la plénitude de la divinité » (Col 2,9).

Cela est confirmé par l'affirmation qu'il a personnellement « l'autorité pour pardonner les péchés » (Mc 2,10), que « tout a été créé par lui » et se maintient en lui (Col 1,16-17 ; cf. Jn 1,3.10 ; Hé 1,2.3.10), et surtout qu'il a accompli le salut des croyants, œuvre éminemment divine d'après l'Ancien Testament (cf. 2 Co 5,19).

La Bible reconnaît encore qu'il est juste « que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jn 5,23), que tous l'adorent et le prient (Mt 14,33 ; Hé 1,6 ; Ac 7,59-60), alors même que Dieu se présente comme « un Dieu jaloux » (Ex 20,5) !

 

•  L'IMPORTANCE DU DOGME

 

Si Jésus-Christ n'est pas Dieu, il est un imposteur, et les chrétiens ne doivent pas l'adorer. Sa mort de juste peut les racheter, mais la gloire n'en revient alors plus à Dieu seul. Ils n'ont en outre plus aucune garantie de connaître « le Véritable » (1 Jn 5,20 ; cf. Jn 1,18), et n'ont jamais été unis à lui. « Si Jésus-Christ n'est pas Dieu, et c'est là le plus grave, Dieu ne nous a pas montré "le plus grand amour" [Jn 15,13], il n'est pas venu lui-même chercher la brebis perdue, il ne s'est pas donné lui-même pour nous ; ce n' est pas être imitateur de Dieu que marcher dans l'amour sacrificiel à l'image du Christ (Ép 5,1.2). Assez ! »

Rejeter la divinité de Jésus-Christ revient à refuser l'Évangile, et, d'après Jean 8,24, conduit à mourir dans ses péchés.

 

•  OBJECTIONS FORMULÉES

 

Les deux principales objections consistent à dire d'une part que seul le Père est Dieu, d'autre part qu'un homme ne peut pas être Dieu. Elles reviennent en fait à rejeter les mystères de la Trinité et de l'Incarnation.

Mais seuls des préjugés peuvent être avancés pour refuser à priori de confesser ensemble qu'il y a un seul être divin et trois personnes divines, ou pour interdire au Seigneur de devenir chair.

D'aucuns prétendent que Philippiens 2,6-7 indique que le Fils s'est vidé de sa nature divine pour devenir homme… Mais Dieu ne change pas (Ml 3,6 ; 2 Tm 2,13 ; Jc 1,17) ! Ce que dit Paul signifie en revanche que le Fils a renoncé à se servir des droits liés à son rang.

 

Jésus-Christ et son œuvre

 

Sylvain Aharonian ,

d'après Henri Blocher ( Christologie , Vaux-sur-Seine, Édifac, 1986, p. 149-171).

« Grand Dieu » et « Sauveur » s'appliquent à « Jésus-Christ », car il n'y a qu'un seul article pour les deux titres.

Ce nom est rendu par « l'Éternel » dans certaines versions françaises.

Henri B locher , Christologie , Vaux-sur-Seine, Édifac, 1986, p. 168.

 

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