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DIEU EST ESPRIT

•  L'ÊTRE DE DIEU

 

La différence radicale entre Dieu et le monde créé

Dieu est un être unique, totalement différent, à tous égards, de tout ce qu'il a créé. Il est donc indescriptible, parce que sa nature dépasse tout ce dont l'homme peut faire directement l'expérience. En particulier, Dieu ne peut être confiné dans des limites spatiales.

Par conséquent, nous ne devons pas nous représenter Dieu sous une forme matérielle. Il est impensable de faire une image de Dieu, et même l'idée de lui construire un temple statique n'est pas au-dessus de tout reproche (cf. 2 S 7,5-6 ; Ac 7,44-50 ; 17,24). C'est ainsi que l'apôtre Paul, en Actes 17,29, reproche aux Athéniens de se représenter Dieu comme ils le font, et il les exhorte à se repentir avant le jugement (Ac 17,30-31). En effet, en se représentant Dieu sous une forme matérielle, les hommes attribuent finalement aux créatures la gloire du Créateur (Rm 1,23), et déforment la vérité.

Dans l'Écriture, certains textes, surtout poétiques, prêtent certes à Dieu des yeux (2 Ch 16,9), des oreilles (Né 1,6), une bouche (Ps 18,9), des mains (Éz 8,1)… Mais ces figures de langage sont destinées à nous faire mieux comprendre comment Dieu agit. Ainsi, par exemple, qui serait à ce point insensible au langage biblique pour déduire de Psaumes 91,4 que l'Éternel a des plumes et des ailes ?

De même, dès l'époque de l'Ancien Testament, Dieu a su se manifester sous une forme visible (Gn 18,1 ; Ex 3,2). Mais, au Sinaï par exemple, aucune figure n'était visible, et les Hébreux devaient en conclure qu'ils se rendraient gravement coupables s'ils s'avisaient de se faire une représentation quelconque de la divinité (Dt 4,15-19 ; cf. Ex 20,4-6).

 

La spiritualité de Dieu

La Bible ne nous donne aucune définition du mot « Dieu ». Il est d'ailleurs impossible qu'il en soit autrement, car, comme le disait Pascal, « Dieu défini, c'est Dieu fini ». Cependant, la Bible utilise une analogie pour évoquer l'être de Dieu, en déclarant : « Dieu est Esprit. » (Jn 4,24).

Cette affirmation se réfère à la nature même de Dieu, fondamentalement différente de la nature humaine ; à Dieu appartient l'Esprit quand la créature n'est finalement que « chair » (És 31,3). Aussi le mot « Esprit », en Jean 4,24, renvoie-t-il autant au Père qu'au Fils ou au Saint-Esprit : la nature divine est en effet commune aux trois personnes de la trinité divine. En particulier, d'après les références, dans le contexte (Jn 4,10.14) de ce verset, à l'eau de la vie, qui symbolise l'Esprit donnant la vie, Dieu se distingue par son activité de don de la vie (cf. Jn 6,63) ; il donne à tous « la vie, le mouvement et l'être » (Ac 17,28).

D'autre part, c'est la nature même de Dieu qui exige que l'adoration du croyant soit spirituelle (cf. Ph 3,3) ; le culte véritable s'oppose ainsi au culte rendu sous une forme purement matérielle.

 

•  LA CONNAISSANCE DE DIEU

Malgré l'immense différence entre sa nature et la nôtre, Dieu peut et veut entrer en relation avec nous. Cette rencontre est possible par le fait que Dieu est une personne, de même que nous sommes des personnes. Le Dieu de la Bible est ainsi l'Esprit suprême dont les pensées et les voies, bien que différentes de celles des créatures, peuvent être dévoilées à des hommes à qui Dieu se révèle – car il n'est possible de connaître Dieu que s'il se révèle (Mt 11,27 ; Jn 1,18 ; 1 Tm 6,16). Or Jésus-Christ est la révélation ultime de Dieu : en Christ, Dieu s'est fait homme ; mais la nature humaine du Christ n'enlève rien à son essence spirituelle (cf. 1 Co 15,45).

Il faut néanmoins reconnaître que même dans le cas du croyant, la connaissance de Dieu reste limitée, à cause de l'inachèvement de notre sanctification (cf. Mt 5,8 ; És 55,7-9), à cause aussi de l'infirmité de notre condition présente qui est un aspect de la misère qui suit le péché et dont souffre encore sur la terre le croyant sauvé « en espérance » (cf. 2 Co 5,7 ; Hé 11,1 ; 1 Co 13,9.12), à cause enfin de la distance de la créature au Créateur. Il n'en reste pas moins que la massive assurance de 1 Jean 5,20 peut être nôtre : nous ne connaissons pas Dieu à la manière dont il se connaît lui-même et avec sa plénitude, mais nous connaissons Dieu lui-même et non pas un masque, un reflet.

 

Dieu et la Révélation

 

Sylvain Aharonian ,

d'après des écrits de H. Blocher, G. Bray, R. T. France, G. E. Ladd, L. Morris, et J.-M. Nicole.

 

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